De retour de mon voyage du Japon depuis hier. Comme à chaque fois depuis près de 30 ans, je retrouve certains pratiquants le matin au Hombu dojo de Tokyo au cours du Doshu (6h 30 – 7h 30). Ils ne semblent pas se poser de questions. C'est la pratique pour la pratique, l'Aïkido pour l'Aïkido.

Pour nous occidentaux qui nous posons de nombreuses -trop nombreuses- questions, il est bon de rappeler qu'au travers d'une pratique régulière c'est déjà une attitude qu'il faut chercher à développer.

Au niveau du mental, cette attitude peut s'exprimer par la notion de détachement, de lâcher prise.

Il faut essayer d'arrêter un peu de vouloir faire, vouloir contrôler, vouloir imposer.

Donc apprendre à accepter, y compris l'attaque du partenaire. L'esquive et le mouvement qui suivent deviennent alors plus naturels, quasi spontanés.

Apprendre simplement à avoir confiance en soi, en son devenir. D'un point de vue religieux, ce serait se souvenir « que tout est écrit ».

Au niveau physique, cette attitude réside dans la décontraction, le relâchement, avant, pendant et après le mouvement.

Le relâchement, c'est aussi la conscience de son centre -le hara- , du poids de chaque partie du corps, de l'absence de crispations parasites, de l'économie parfaite des gestes.

Les 2 facettes de cette attitude sont totalement liées; pas de relaxation ou de décontraction physique sans détachement. Pas de lâcher prise au niveau du mental avec un corps crispé.

Développer cette attitude, cette façon d'être, n'est pas aisé au seul niveau des idées, des concepts. Seule la pratique régulière amène très lentement le pratiquant sur cette voie dans laquelle se révèle petit à petit la première vertu de notre discipline: devenir plus disponible, plus ouvert.